vendredi 27 mars 2009

Enchainements : Utilisation de l’inertie du pivot d’un fouette

La réalisation de fouettés met en œuvre un mouvement de rotation autour du pied pivot. L’inertie créée par cette rotation peut-être utilisée pour faciliter certains enchainements avec la même jambe :
  • Fouetté-chassé latéral : après le fouetté, les hanches se trouvent de profil. La jambe frappante peut être réarmée facilement pour déclencher un chassé latéral pour bloquer une riposte ou une avancée de l’adversaire.
  • Fouetté-revers ou chassé tournant : après le fouetté, le pied frappant peut être reposé en avant pour permettre un enchainement avec un tournant pour avancer sur un adversaire qui esquive en reculant sur le fouetté.
  • Fouetté-fouetté (doublé à des hauteurs différentes) : après le fouetté, les hanches se trouvent de profil. La jambe frappante peut être réarmée en bloquant les hanches pour toucher à nouveau. La combinaison fouetté bas , puis fouetté au visage fonctionne pas mal sur un adversaire qui reste à distance.
  • Fouetté-direct (du même côté) : Après le fouetté, les hanches se trouvent de profil. L’adversaire est à portée de directs s’il n’a pas changé de distance. La mise de profil favorise clairement un enchainement avec le bras du même côté que celui de la jambe frappante.
  • Fouetté-revers (de la même jambe) : Après le fouetté, les hanches se trouvent de profil. La jambe frappante peut être réutilisée avec un léger rebond au sol pour revenir avec un revers visage vers l’extérieur. Cet enchainement nécessite un peu de souplesse, mais permet de « cueillir » au visage un adversaire qui décale dans le sens de frappe du fouetté.

En fonction de la réaction de l’adversaire sur le fouetté (avancée, recul, décalage), plusieurs enchainements sont possibles.
En réaction au fouetté, l’adversaire :

  • Avance : enchainement en chassé bas ou direct
  • Recul : enchainement en tournant
  • Décale : enchainement avec un direct ou un revers
  • Bloque sur place : enchainement avec un fouetté doublé en changeant de hauteur ou un chassé latéral ou un direct

Personnellement, j’aime bien :

  • Le fouetté avant médian-chassé latéral bas : pour bloquer la riposte en fouetté bas et écraser la cuisse
  • Le doublé fouetté médian- fouetté visage : pour passer au dessus de la garde qui s’abaisse légèrement pour protéger les côtes
  • Le fouetté avant bas-revers visage : pour cueillir l’adversaire sur son décalage ou lors de sa riposte en ligne basse

mercredi 25 mars 2009

Coup de pied bas et variation de distance

Dans un précédent billet, j’abordais la notion des différentes distances.

Le coup de pied bas est le seul coup de pied réalisable à distance de jambe, de direct et de corps (sous forme de balayage). Il permet en outre de repositionner l’appui sur chacune de ces distances, donc d’associer un déplacement, en avant ou en arrière, à un coup, mais également un décalage vers la gauche ou la droite en fonction de la jambe utilisée.

Note : à distance de jambe et de direct, le coup de pied bas n’est réalisable qu’avec la jambe arrière, ce qui le rend assez lisible, bien que rapide à exécuter. Il doit donc être masqué par une feinte de poing ou de pied.

Exemple 1 : Utilisation du coup de pied bas pour rentrer dans la garde de l’adversaire.
A distance de jambe :
  • coup de pied bas (jambe droite), avec repositionnement du pied arrière en avant (changement de garde)
  • [distance de direct] direct avant (droit) (initialement arrière, suite au changement de garde)
  • coup de pied bas (jambe gauche), avec repositionnement du pied arrière en avant (la garde revient dans la position initiale)
  • [distance de corps à corps] uppercut du bras arrière, enchainement de crochets/uppercut

Cet enchainement permet de rentrer au corps à corps en décalant successivement vers l’extérieur, puis l’intérieur de la garde de l’adversaire

Exemple 2 : Utilisation du coup de pied bas pour ressortir de la garde de l’adversaire à distance de pied
A distance de corps à corps :

  • Coup de pied bas de balayage de la jambe gauche, avec repositionnement du pied vers l’arrière gauche (la garde s’inverse)
  • [distance de direct] Direct avant (droit)
  • Basculement de l’appui sur la jambe arrière (gauche), chassé frontal avant (jambe droite), avec repositionnement de l’appui droit en arrière (la garde s’inverse)
  • [distance de jambe] Fouetté jambe avant

Cet enchainement permet de sortir de la garde l’adversaire en décalant successivement vers la gauche, puis la droite.

Bien sur, d’autres tactiques et enchainements sont possibles rentrer ou sortir. L’intérêt de ceux-ci est de montrer l’utilisation combinée d’un coup (coupe de pied bas) et de décalage/déplacement.

mardi 24 mars 2009

Feinte : mobilite du bras avant

Avec un peu d’entrainement, les jambes de l’adversaire deviennent assez lisibles. La réciproque est totalement vraie d’ailleurs. Pour pouvoir toucher efficacement avec les jambes, il convient de déstabiliser l’adversaire de plusieurs manières : en feintant, en le provoquant ou encore en masquant ses intentions.

Dans ce billet, je souhaite aborder le rôle du bras avant pour masquer ses intentions en jambe notamment.

L’attention de l’adversaire se porte globalement sur le centre du corps au niveau de l’abdomen pour avoir une vision la plus complète possible. Les bras et les jambes sont donc dans la périphérie respectivement haute et basse : un peu comme un « carré » ou un rectangle. En attirant l’attention de l’adversaire sur un des coins de ce « carré », les autres armes deviennent un peu plus en périphérie de la vision de l’adversaire et donc moins visible.

La feinte assez basique - feinte de direct avant à la face, puis fouetté jambe avant en ligne basse – marche quand même toujours assez bien.

Un bras avant très mobile permet de facilement masquer des décalages de la jambe avant pour enchainer avec la jambe arrière en fouetté.

L’utilisation du bras avant gauche n’expose pas en contrepartie de partie sensible du corps, ce qui n’est pas le cas pour le bras droit (foie).

vendredi 20 mars 2009

Evolution de la garde en fonction de la distance

La distance entre les 2 adversaires a un impact sur la forme de la garde.

Plus la distance est courte, plus la garde a tendance à remonter et à encadrer la tête et protéger les flancs avec les coudes pour former une garde de type boxe anglaise au corps à corps.

Etre à distance de pied ou hors combat permet de « desserrer » la garde, la tête ne pouvant être atteinte que par des coups de pieds en ligne haute. Les coups de pieds en ligne haute sont relativement lents par rapport aux poings et assez lisibles.

Desserrer la garde ne signifie en aucun cas relâcher l’attention.

Le relâchement de la garde permet d’économiser de l’énergie et surtout de libérer le bras avant pour feinter notamment.


Les débutants ont tendance à conserver leur garde très serrée, par peur de se faire toucher, quelque soit la distance, ce qui est fatiguant physiquement et ne fluidifie pas les ripostes rapides aux poings qui nécessite que les muscles antagonistes au mouvement de garde (le dos, les biceps, …) soient relâcher.
Personnellement, j’ai mis un peu de temps avant de réussir à combattre en faisant évoluer ma garde, mais ça m’a débloqué pas mal sur la rapidité des ripostes aux poings lors suite à des attaques en jambe.

jeudi 19 mars 2009

Perturber l’adversaire : le changement de garde

En boxe, chaque combattant s’observe avec attention et réagit en fonction de l’autre. Chaque action – déplacement, mouvement des bras, levée de jambes – provoque une réaction : déplacement, riposte, esquive, …
L’art de la feinte ou de la provocation perturbe l’adversaire et ouvre des possibilités.
Dans ce billet, je souhaite partager mes observations sur les effets liés au changement de garde, c’est-à-dire à l’inversion des appuis, en tant que tactique de perturbation : le pied avant devient le pied droit par exemple.

Le changement de garde permet de :
  • d’utiliser le (nouveau) pied avant plus rapidement que lorsqu’il était pied arrière, en raison de la diminution de la distance à parcourir
  • rapprocher les pieds avant. Les 2 pieds avant sont plus proches. Le blocage des fouettés avant adverses sont plus simples en chassé frontal ou latéral avant ligne basse au niveau de la cuisse, en raison de la diminution de la distance
  • inverser les notions d’intérieur/extérieur. Si l’adversaire décalait systématiquement à l’extérieur pour se protéger, il se déplace maintenant vers l’intérieur de la garde ce qui permet de riposter plus rapidement, au poing notamment

Par contre, le foie de celui qui a changé de garde est plus proche des armes avant de l’adversaire. Attention aux directs ou crochets avant (poing droit) qui exposent le foie !

Par ailleurs, un changement de garde se réalise très facilement comme une esquive de la jambe avant sur une attaque en ligne basse ou suite à une attaque de la jambe arrière qui repose plus en avant.

Changer de garde régulièrement permet dans la pratique de perturber les repères des boxeurs qui automatisent beaucoup leurs réactions.

vendredi 13 mars 2009

Decalage exterieur et decalage interieur

En boxe pied-poing, on distingue l’extérieur ou l’intérieur par rapport à la garde de l’adversaire.


Quels sont les conséquences d’un décalage vers l’extérieur ou vers l’intérieur de la garde de l’adversaire ?
Décalage vers l’extérieur de la garde de l’adversaire

La riposte de la jambe ou du poing arrière est plus difficile en raison de :
  • l’augmentation de la distance à parcourir (la riposte est plus lisible)
  • l’augmentation de l’angle de rotation nécessaire aux coups circulaires (fouetté, crochet) (la riposte est techniquement plus difficile)
  • le désaxage rend plus difficile l’exécution de direct arrière (l’axe de frappe n’est pas perpendiculaire aux épaules de l’adversaire)
    L’adversaire doit se décaler vers l’intérieur pour se remettre dans une position de garde adaptée à une riposte.

En somme, le décalage vers l’extérieur permet de se mettre plus à l’abri des ripostes. Il permet en plus (et ce n’est pas rien) de rendre accessible le plexus, le foie et le menton à un fouetté de la jambe avant, tout en facilitant son exécution par l’ouverture de la hanche créée par le déplacement.

Bref, le décalage vers l’extérieur est le décalage à privilégier.

Décalage vers l’intérieur de la garde de l’adversaire



La riposte de la jambe ou du poing arrière est facilitée en raison de la diminution de la distance à parcourir. Cette remarque est également valable pour celui qui se déplace.

Le décalage vers l’intérieur de la garde permet d’enchainer plus rapidement avec la jambe ou le poing arrière, mais il est plus sensible à une riposte adverse. Ce décalage a finalement du sens essentiellement pour des raisons tactiques orientées vers l’attaque.

L’ensemble de ces remarques sont valables en garde gauche ou droite. Un changement de garde par rapport à l’adversaire (attaquant en garde droite et défenseur en garde gauche) permet de déstabiliser temporairement un adversaire sur les notions d’intérieur ou d’extérieur.

Exemple : l’attaquant change de garde et décale à l’extérieur de la garde de son adversaire. L’adversaire se retrouve donc à l’intérieur de la garde de l’attaquant, alors que l’attaquant est à l’extérieur de la garde de son adversaire. Cette situation favorise clairement un enchainement avec la jambe ou le poing arrière (initialement avant), tout en le maintenant protégé à l’extérieur de la garde adverse.

mercredi 11 mars 2009

La notion de distance

La notion de distance, c’est-à-dire de placement relatif entre les deux adversaires, est fondamentale. La boxe pied-poing connait 4 distances permettant ou non de réaliser des actions (coups) :


  • Hors combat : distance la plus éloignée, au mieux l’adversaire peut être atteint par un coup sauté. Ca peut être joli, mais c’est à peu près tout, car trop lisible.

  • Distance de pied : l’adversaire peut être touché aux pieds, mais pas aux poings. A noter que tous les coups n’ont pas la même portée (par ordre de distance décroissante) :
    1. Fouetté jambe arrière
    2. Chassé latéral jambe arrière
    3. Chassé frontal jambe arrière
    4. Fouetté jambe avant
    5. Chassé latéral jambe avant
    6. Chassé frontal jambe avant
    7. Coup de pied bas de frappe (jambe arrière)
    Les tournants permettent de gagner de la distance, mais il s’agit plus d’un déplacement que d’un coup en tant que tel.
    La hauteur de la cible (basse, médiane ou haute) est importante également : distance la plus longue à ligne médiane (plexus, foie). Les coups de pieds en ligne basse porte plus loin, si la jambe d’appui est fléchie, simplement parce que la jambe est plus parallèle au sol.

    L’utilisation de la jambe avant ou arrière joue également sur la distance de part l’écartement entre les pieds en position de garde. En somme, les coups de la jambe avant sont plus « courts » que ceux de la jambe arrière. S’ils sont moins puissants (indépendamment de leur efficacité au foie ;-) par exemple), ils sont plus rapides en raison de la plus faible distance à parcourir.

  • Distance de direct : l’adversaire peut être touché par des directs, des swings (coup assez lent) ou éventuellement par des crochets ou des uppercuts « longs » ou allongés (l’ouverture à la riposte en direct est assez simple pour ces 2 derniers coups). A cette distance, les coups de pied sont difficilement réalisables efficacement en raison du manque de distance nécessaire qui ne permet pas de toucher avec l’extrémité du tibia ou du « coup de pied » (l’adversaire est trop près ! A noter, le coup de pied bas, par contre, est totalement utilisable. Il fournit une super alternative aux poings et pour les décalages. Les coups de genoux sont exploitables également à cette distance.

  • Distance de corps-à-corps : l’adversaire ne peut être touché que par des crochets ou des uppercuts ou des balayages de la jambe avant ou arrière. Finalement, avec le hors-combat c’est la distance la plus « sûre ».

A noter, le coup de pied bas est le seul qui peut être utilisé sur les 3 dernières distances. J’ai pas mal progressé sur la distance en réalisant des assauts basés uniquement sur l’utilisation des poings et du coup de pied bas (sans les autres coups de pied).

Bref, tout ça pour noter que l’association des possibilités techniques (les coups réalisables) et de la distance est un élément fondamental dans l’apprentissage de la boxe pied-poing. La gestion de la distance est une des composantes de la gestion des enchainements.

Tout bêtement pour enchainer pied-poing ou poing-pied, il faut changer de distance et donc se déplacer.

L'axe d'affrontement

L’axe d’affrontement est une ligne imaginaire qui passe entre les 2 pieds des 2 adversaires. Les coups en trajectoire directe (direct, front kick ou chassé frontaux) suivent cet axe. Indépendamment de la notion de distance, il s’agit de l’axe de tous les dangers… coups rapides et puissants

Instinctivement, un débutant tente de se déplacer en avançant ou en reculant suivant cet axe, alors qu’il convient plutôt de se déplacer de part et d’autre (décalage, débordement).

Concernant l’attaque (avancer vers l’adversaire à distance de pied ou de poing), rester dans l’axe d’affrontement rend difficile la réalisation efficace des coups de pied latéraux (fouettés) vers des cibles comme le plexus ou le foie.

Concernant la défense, reculer dans l’axe permet à l’adversaire d’enchainer rapidement en trajectoire rectiligne (direct, frontaux) mais également de gérer simplement ses décalages puisque l’axe est fixe pour lui.

Bref, l’un des premiers trucs qui m’a permis de progresser est de réussir à mettre en œuvre, sous la pression de l’assaut, des déplacements en diagonale qui joue plus ou moins sur la distance pour se replacer à distance tout en se décalant. Ce déplacement peut ressembler d’ailleurs à la « remontée au vent » en voile.